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Les Verts

4 décembre 2005

Noël Mamère renonce à la candidature 2007.

Lettre à mes ami-e-s Vert-e-s.

Du 21 avril 2002 aux violences urbaines de ce mois de novembre, en passant par le « non » au TCE, notre pays vient de vivre trois épisodes politiques douloureux et révélateurs des « pathologies » sociales qui minent un modèle républicain débordé par l’ampleur de la crise.

Là où je suis, à Bègles, depuis 1989, j’en vois les symptômes au plus près : des familles détruites par le chômage et l’exclusion, des jeunes qui accumulent les frustrations et la colère face aux discriminations, de multiples formes de précarité qui gagnent chaque jour un peu plus de terrain…

Dans ma ville comme dans beaucoup d’autres en France, nous avons fait de gros efforts en matière d’insertion, de restructuration de quartiers en difficulté, de soutien scolaire, de prévention, de médiation,… ils ont apporté des réponses qui soulagent et qui aident mais qui ne changent malheureusement rien au fond : l’insécurité sociale et environnementale est là, durablement installée dans notre pays qui défait une bonne partie de ce tissu social que nous nous attachons à préserver malgré tout.

Cette crise est sans doute l’une des plus profondes que j’ai jamais connue.

Face à une telle situation, il faut apporter des réponses de fond qui s’inscrivent dans la durée. La reconquête de la confiance passe par un travail de terrain, basé sur l’échange et sur une capacité d’écoute renouvelée. Il faut donc réinventer nos modes de relation et de dialogue avec toute une partie de la population qui a abandonné le terrain politique.

Aujourd’hui, mener une campagne interne à la candidature pour les présidentielles m’empêcherait d’être sur le terrain et m’éloignerait de l’Assemblée nationale où la voix des Verts est plus que jamais une nécessité.

En tant que maire, je suis le garant du pacte civil et social de ma ville, comme de l’accomplissement des grands chantiers urbains, sociaux, culturels et écologiques engagés pour tous les citoyens, quelle que soit leur condition ; en tant que député, je dois continuer de faire entendre la voix de ceux qui veulent mener le combat contre un gouvernement qui a déclaré la guerre aux pauvres et à nos libertés.

Il n’est donc pas question pour moi de me soustraire à ces engagements.

C’est pourquoi, en conscience, j’ai décidé de renoncer à être candidat à la candidature pour les présidentielles.

Ma décision répond à un choix politique mûrement réfléchi, discuté pendant de longues heures de débat avec mes amis ; elle n’a pas été facile à prendre mais je l’assume au nom des mes engagements et de ce que je crois juste.

Il n’y a pourtant rien de plus exaltant que de porter les idées de son parti devant l’ensemble de la société. Pour en avoir fait l’expérience, je peux en témoigner.

Mais, à l’urgence sociale et écologique doit répondre l’urgence politique.

Face à l’angoisse qui monte dans notre pays, face aux menaces de dislocation du lien social, c’est une obligation de se trouver là où subsiste encore une chance de reconstruire un minimum de convictions collectives et là où nous pouvons manifester concrètement notre claire volonté de vivre ensemble.

Je souhaitais aussi remercier toutes celles et tous ceux qui ont accompagné depuis des mois mon projet de candidature et leur dire, que pour ma part, je soutiendrai en toute loyauté le candidat ou la candidate que nous aurons collectivement choisi.

A l’horizon des échéances de 2007, nous devons faire vivre l’autonomie et la radicalité de notre projet écologiste dont la finalité est de s’adresser à toute la société.

Noël Mamère
Le 4 décembre 2005


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