Communiqué de presse du 12 décembre 2006
Au Darfour depuis 3 ans, dans l’indifférence de la France, de l’Europe et de la société internationale, on assassine, on viole, on brûle des villages.
Koffi Annan a récemment déclaré que le Darfour était le plus grave échec de l’ONU : le Darfour c’est près de 200 000 morts, 2 millions de déplacés souvent réfugiés dans des camps au Tchad, quelque 225 000 personnes qui errent sans abri dans la région.
Qu’attend t-on pour agir alors qu’une commission internationale de l’ONU estime que le gouvernement islamiste de Khartoum d’Omar El Béchir a pu commettre au Darfour des crimes contre l’humanité, peut-être même un génocide.
Cette guerre a remplacé celle, tout aussi criminelle, que le Soudan a mené contre les populations du Sud du pays de 1956 à 2004 où s’ajoutaient aux morts le grand nombre d’habitants du Sud emmené dans le Nord comme esclaves.
Dans les deux cas, le conflit vise l’arabisation de populations en majorité noires, des populations qui demandent un minimum d’autonomie.
La mission militaire de l’Union Africaine s’est heurtée à d’immenses difficultés en raison de son manque de moyens. Bien que l’Union Africaine, soutenue par l’Union européenne, ait accepté, le 10 mars 2006, l’envoi de casques bleus au Darfour, ses 7000 hommes étant intégrés à cette mission, le gouvernement soudanais, soutenu par la Russie et la Chine, s’oppose à leur déploiement.
Seule une intervention internationale pourrait ramener la paix d’abord au Darfour puis dans les pays de la région pour lesquels le conflit du Darfour agit comme une matrice de conflits.
Les Verts sont scandalisés du silence fait autour de cette situation, ils rappellent qu’au Darfour comme partout où des hommes et des femmes sont victimes de massacres et d’exactions, les citoyens des pays démocratiques doivent prendre leurs responsabilités pour la défense des droits de l’Homme.
Les Verts demandent que la France soutienne activement la proposition d’envoi par le Conseil de Sécurité d’une force internationale au Darfour et, comme la Charte de l’ONU lui en donne le droit, si nécessaire malgré l’opposition du gouvernement soudanais.
Cécile Duflot Porte-Parole