Le Réseau agriculture durable souhaite répondre aux marchands de peurs qui répandent de la publicité racoleuse dans la presse quotidienne, au moment où le Grenelle de l’environnement rentre dans une phase cruciale.
Avec le slogan « Y aura-t-il encore des jeunes agriculteurs pour produire nos aliments demain ? », le syndicalisme jeune choisi de faire de l’environnement un épouvantail, en agitant la menace de la disparition des jeunes agriculteurs. S’il y a moins de jeunes agriculteurs aujourd’hui qu’hier, l’environnement en est moins responsable que les politiques agricoles décidées par les pouvoirs publics avec la profession.
Les organisations agricoles rendraient service à l’installation agricole et donneraient envie à davantage de jeunes d’y consacrer une vie s’ils remettaient en cause la course à l’agrandissement et aux volumes pour appuyer des modèles d’agriculture diversifiés.
Les organisations agricoles rendraient service à l’environnement en montrant l’exemple à suivre : produire sans OGM, avec moins d’engrais, moins de pesticides et moins d’aliment du bétail importé tout en confortant le revenu, sur des systèmes de production plus économes.
Les organisations agricoles rendraient service aux consommateurs et à la planète en misant sur la qualité des produits et sur la proximité des marchés, avant d’ambitionner de nourrir les Hommes en Afrique ou en Asie.
Le monde agricole serait plus crédible dans la volonté de se mettre en marche vers l’agriculture durable, sans ce tapage médiatique derrière lequel on entend clairement la voix des firmes de l’agrofourniture, mais pas celle de l’intérêt général.
Le monde agricole peut être bouleversé par les propositions du Grenelle de l’environnement, mais il a tort de jouer sur la peur de l’environnement et la délocalisation des productions.
Les générations présentes doivent faire preuve d’audace et de créativité pour relever le défi de l’environnement. C’est ce qu’une société moderne est en droit d’attendre de sa jeunesse.