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récidive
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9 juillet 2008

Prison de Blois

La politique du moins pire.

Communiqué du 9 juin 2008

A la lecture de l’article du lundi 7 juillet 2008,

Certains propos publiés au sujet de la maison d’arrêt de Blois, laissent penser que les conditions de détention y seraient satisfaisantes ; or ce n’est pas en les comparant à celles - catastrophiques - des établissements de Tours ou d’Orléans qu’il convient d’en mesurer la qualité, mais bien en les évaluant au regard des textes en vigueur. Particulièrement les règles pénitentiaires européennes (RPE) 2006 qui devaient être traduites dans le droit positif français via une loi pénitentiaire toujours en souffrance malgré l’urgence.
140 détenus pour 115 places à Blois, correspond à 40% des personnes détenues qui se retrouvent de fait en situation de surpopulation selon la loi du 12 juin 2003, ou même de l’inapplicable décret rédigé récemment par la garde de seaux pour contourner l’obligation d’encellulement individuel, alors que les RPE soulignent que : « Chaque détenu doit en principe être logé pendant la nuit dans une cellule individuelle […]. les détenus doivent pouvoir choisir avant d’être contraints de partager une cellule pendant la nuit ». A l’heure de la présidence française de l’Europe, il serait opportun de s’en souvenir comme de rappeler la promesse du candidat Sarkozy : « Il ne sera plus possible, en France, d’obliger un détenu à partager sa cellule. ».

Or l’avant projet de loi pénitentiaire escamote la problématique de la surpopulation, préalable indispensable à toute efficacité des dispositions mises en œuvre. Si les RPE rappellent bien que « chaque détention est gérée de manière à faciliter la réintégration dans la société libre des personnes privées de liberté. », la surpopulation des prisons, même à Blois, rend inapplicables dans leur intégralité les textes européens et français destinés à fixer les conditions de travail des personnels pénitentiaires, à garantir les droits des personnes détenues comme à permettre la préparation à la sortie et à lutter contre la récidive.

Les Verts insistent pour qu’un numerus clausus pénitentiaire soit mis en place dès lors que les établissements sont surpeuplés. Les Verts déplorent cependant que les alternatives à l’incarcération soient manifestement détournés de leur but - lutter contre la récidive, adapter la peine et permettre l’exécution de celle-ci au sein de la communauté – pour devenir qu’un simple moyen comptable de désengorger les prisons. Cette étape gestionnaire s’impose à un gouvernement schizophrène qui n’a eu de cesse de vanter sa politique répressive et ses mécanismes augmentant les incarcérations (peines planchers, comparutions immédiates…). Une politique pénale demande cohérence et assurance.

Les manifestations de surveillants mais surtout la longue grève des conseillers d’insertion et de probation, même à Blois, rappellent sans nul doute que sans moyens supplémentaires, toutes orientations, y compris l’accroissement des alternatives à l’incarcération seraient vouées à l’échec…

Non, la situation de la maison d’arrêt de Blois n’est pas plus acceptable et soutenable que les autres ; personne ne peut se satisfaire de la politique du moins pire.

Pour les Verts 41,
Leriche Laurent


Extrait de l’article de la NR du 7 juin 2008

Maison d’arrêt de Blois : il y a pire ailleurs Les avocats étaient en colloque vendredi à Évry sur le thème de l’accès aux soins des détenus. Pour le bâtonnier Yves Hervouët, il n’y a pas à la prison de Blois de “ carences criantes ” tant dans le domaine de la santé que de la surpopulation carcérale.

[…] Me Yves Hervouët, bâtonnier de l’ordre des avocats de Blois, participait justement au colloque qui s’est tenu vendredi à l’université d’Évry sur le thème : « La prison d’aujourd’hui permet-elle l’accès aux soins ? ». Juste avant son départ pour la région parisienne, il a dressé le bilan de la situation concernant la maison d’arrêt de Blois, laquelle à ses yeux ne souffre pas de « carences criantes » contrairement à d’autres prisons.

S’appuyant sur le dernier rapport de la commission de surveillance de la maison d’arrêt, il note que le taux d’occupation s’établissait au 31 décembre 2007 à 125 %. La prison de Blois qui compte en effet 115 places abrite actuellement près de 140 détenus. On est loin de la surpopulation chronique dont souffrent les maisons d’arrêt d’Orléans (219 %, avec 230 détenus pour 105 places) et de Tours (169 %, avec 240 détenus pour 142 places).

En ce qui concerne l’accès aux soins, la maison d’arrêt de la rue Marcel-Paul est plutôt mieux lotie que la moyenne grâce à l’équipe médicale dirigée par le docteur Anys, du centre hospitalier de Blois. Cette équipe compte deux infirmières à temps plein, un psychologue à mi-temps, trois infirmiers psychiatriques qui représentent quasiment un poste à plein-temps), un chirurgien-dentiste, un psychiatre (qui représente 20 % de l’équivalent d’un temps plein et une secrétaire médicale (20 % d’un temps plein).

A cette équipe, s’ajoutent notamment un kinésithérapeute et un ophtalmologiste de l’hôpital qui interviennent suivant les besoins. C’est sans doute insuffisant, – notamment pour le suivi psychiatrique –, compte tenu du nombre de détenus (dont 40 % sont en détention provisoire, et 60 % sont des condamnés qui purgent des peines souvent inférieures à deux ans) mais comparée à la pénurie dont souffrent certains centres de détention ou maisons d’arrêt, la situation est qualifiée de « correcte ».[…]

Le directeur de la maison d’arrêt, Saïd Raji, nous précise quant à lui, que le problème de la surpopulation est plutôt bien endigué grâce à la politique du tribunal de grande instance et du service pénitentiaire d’insertion et de probation qui depuis 2006 ont multiplié par deux les aménagements de peine et l’utilisation du bracelet électronique.

La Nouvelle République
Lionel OGER


- Commission Nationale Justice des Verts


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