Traditionnellement à Vendôme, les cérémonies de commémorations représentent un moment fort d’expression du devoir de souvenir de l’abnégation des hommes et des femmes qui se sont battus pour que les générations suivantes puissent jouir du droit à la liberté, à la paix, à l’égalité… mais aussi rappeler que ces droits ne sont jamais acquis et qu’à travers l’actualité, la vigilance, parfois la résistance s’imposent.
Cette année, deux faits marquent une évolution qui nous semblent préfigurer une orientation pour le moins ambigüe au regard de l’histoire et de notre démocratie.
Tout d’abord, l’Etat considère que ces cérémonies ne doivent pas / plus revêtir de paroles « politiques ». On ne parle pas de l’actualité, sinon l’Etat fera sa cérémonie de son côté avec les corps et les « officiels » représentants la nation. Dans le nouvel Etat de M. Sarkozy, la parole politique, l’analyse sociale semblent devoir être déconnectées de l’histoire, en tous cas des événements la commémorant. Les travaux fondateurs du CNR [1] ne doivent pas être mis en relief lors de ces moments de commémoration avec la destruction qui en est faite par les gouvernements durant ces dernières décennies…
L’autre fait marquant est la conséquence de l’absence de Maurice Leroy, retenu par une autre cérémonie. Absent donc, Maurice Leroy a chargé Pascal Brindeau de le représenter. Celui-ci s’est lancé dans un discours quelque peu soporifique mais contenant une pépite étonnante : « la résistance appartient à cette époque de l’histoire ».
De nombreux regards se sont alors croisés dans l’assistance. Contrairement aux affirmations justes et lucides de Lucie Aubrac, la résistance appartiendrait, d’après le suppléant de notre député, au passé et les actions sociales, politiques… n’auraient pas à s’en prévaloir. Cette position politique n’est, à notre sens ni juste, ni responsable.
« Nous sommes ce que nous faisons et nous sommes beaucoup de notre histoire ».
Installer une frontière entre l’actualité et notre histoire est, nous semble-t-il, une erreur historique dangereuse pour l’avenir.
Lucie Aubrac, en installant cette force fondamentale du libre arbitre dans un présent perpétuel nous l’a intelligemment rappelé [2].
L’engagement pour les valeurs humanistes de liberté, d’égalité et de fraternité se conjuguent au présent.
Les Verts Vendômois.