Strasbourg, le 13 décembre 2006 - Le Parlement européen vient d’adopter le règlement sur REACH par 529 voix pour, 98 contre et 24 abstentions. Ce compromis a été négocié avec la Conseil le 30 novembre dernier. Le Groupe des Verts/ALE a voté contre ce compromis et proposé une formule alternative qui n’a pas été adoptée.
Marie Anne Isler Béguin, eurodéputée Verte française s’est ainsi exprimée :
"Comme attendu, le PE a entériné l’accord sur REACH, mettant fin à une décennie de discussions sur la révision de la réglementation sur les substances chimiques au sein de l’UE. Le rapporteur jubile quant à ce succès, mais il est encore beaucoup trop tôt pour juger si le nouveau règlement offrira aux citoyens de l’UE une protection accrue par rapport aux substances chimiques dangereuses."
"La seule certitude est que le PE a échoué à assurer la substitution obligatoire des substances toxiques dans les produits de consommation et pour lesquels une alternative plus sûre existe. Ce faisant, le Parlement a manqué l’occasion de garantir aux consommateurs une meilleure protection contre ces substances chimiques, à la seule fin de garantir des profits à court terme pour l’industrie chimique."
"Cet accord est un cadeau de Noël précoce pour l’industrie chimique, la récompensant de sa campagne de lobbying intense et sournoise. Maintenant que le texte législatif a été adopté, le diable sera dans le détail de la mise en œuvre de ces règles. Alors qu’il y a davantage de données disponibles sur les substances chimiques que précédemment, il reste à voir si cela améliorera effectivement la protection contre ces substances dangereuses."
"Ce qui est préoccupant, c’est que contrairement à la transparence de la phase législative, la mise en œuvre cruciale de REACH promet d’être un processus opaque dans lequel l’industrie chimique aura une influence énorme."
"Il est ainsi inacceptable que les personnes appelées à prendre des décisions cruciales au sein de l’Agence pour les Substances Chimiques ne soient publiquement désignées. Nous ne pouvons qu’espérer que les consommateurs feront un usage illimité de leur droit d’information sur ces substances dangereuses contenues dans les produits de consommation courante de sorte à forcer le commerce de détail à retirer de la vente les produits contenant ces substances toxiques."
mercredi 13 décembre 2006