Monsieur Jacques Gérard,

Même si l’éolien industriel semble être votre seule préoccupation, je pense qu’avant de répondre directement aux questions que vous me posez, un préambule est nécessaire pour (re)situer l’écologie (et les Verts que je représente) dans son histoire, sa fonction et ses perspectives.
Née des milieux associatifs et scientifiques, Les Verts ont depuis trente ans proposé une nouvelle démarche nommée l’écologie politique pour construire un paradigme basé sur le bien commun et tenant compte des problématiques de court moyen et long terme. La double notion de globalité et de pérennité permet à notre démarche une véritable cohérence. Ainsi, comme dans les autres domaines, les questions de l’énergie sont travaillées pour apporter une solution durable et pérenne au niveau scientifique comme au niveau sociétal.
En ce qui concerne l’énergie, l’approche logique est d’aller au maximum vers une autonomie de proximité avec des énergies renouvelables. Sortir de toutes les énergies non renouvelables est une priorité et nous pensons qu’il est plus que temps de préparer notre pays à cette mutation radicale au risque de voir nos économies s’effondrer et notre climat se transformer dangereusement. Peut-être ignorez-vous que les politiciens français ont complètement bridé notre pays en allouant 80% des budget de recherche à un type d’énergie (le nucléaire) dépassé, dangereux et très onéreux. Ce contexte est très lourd de conséquence pour les énergies renouvelables et propres totalement délaissées en terme de recherche et développement. Ainsi la France se trouve être le pays Européen le plus en retard sur toutes les technologies énergétiques propres tant en terme de production qu’en terme de consommation.
La proposition des Verts réside dans la complémentarité locale. Ainsi, suivant les territoires, tel type d’énergie propre doit être mis en avant sachant que tous devront participer à notre autonomie. Il n’y a pas lieu d’exclure des énergies propres mais bien de trouver les meilleures complémentarités (appelé le panier énergétique) dans chacun de nos territoires pour bannir les énergies polluantes et dangereuses.

C’est sur ces bases que, naturellement nous construisons nos propositions.

 Question 1 : Je suis en accord avec votre détestation des fonds de pension alimentés par le système de retraite par capitalisation imposé par messieurs Balladur et Fillon. Nous sommes favorables à des systèmes de SCOOP comme il s’en développe quelque fois, hélas trop rarement. Le prix garanti que vous mentionnez et auxquels nous sommes favorable n’est hélas pas compatible avec les dérèglements imposés par l’Europe et l’OMC sous la pression des élus libéraux.

 Question 2 : Issus de nombreuses structures de protection du paysage, nous sommes évidement opposés à ce que des éoliennes industrielles et de grande taille soient installées n’importe où. Il nous parait cependant important que les choix de site se fassent bien au regard exclusif de l’intérêt général et non de quelques intérêts particuliers car l’enjeu énergétique est fondamentale.

 Question 3 : Vous évoquez un problème général d’égalité devant la loi. Notre république, mis a mal depuis de nombreuses années connait de plus en plus de dysfonctionnements graves. La législation faites par des politiciens plus pressés de devenir ministres que de prendre l’intérêt collectif en charge est hélas de plus plus une législation d’exception.
Encore une fois, les Verts se battent pour que nos lois soient réellement équitables et ne soient pas transgressées quotidiennement par quelques puissants souvent amis du pouvoir et de notre président de la République actuel.

 Question 4 : Ne vouloir installer aucune nouvelle éolienne sur un territoire aussi grand que notre département me semble aussi stupide que d’en installer partout et n’importe comment. Je ne crois pas aux extrêmes. Nous aurons besoin de toutes les énergies propres, éolien compris pour conserver un grand confort ; la sagesse réside davantage dans l’étude locale de chacun des sites que dans des interdictions unilatérales.

 Question 5 : Je suis en désaccord avec vous sur cette question. Le SCOT Vendômois n’encourage pas l’éolien industriel mais stipule au contraire que « l’implantation d’éoliennes s’appréciera en fonction des contraintes d’intégration (interdiction dans des sites sensibles du point de vue paysager et au voisinage de secteurs habités). » ( page 31 des orientations générales ). Je pense que ce document prend en compte sérieusement la problématique paysagère au-delà d’ailleurs de bon nombre d’autres schémas de cohérence territorial.

 Question 6 : Le paysage, de par sa géographie, sa géologie, son environnement mais aussi de part les hommes qu’ils habitent revêt une importance culturel et patrimoniale évidente. La politique centralisée de l’énergie en France à engendrée un nombre inégalé ailleurs, de pylônes et lignes à hautes tension qui défigurent notre paysage.
Encore une fois le choix du nucléaire et de ses centrales à hautes capacité à largement participé à cette défiguration. Nous pouvons également noter que l’éolien industriel à pour obligation d’enterrer ses ligne jusqu’au raccordement de moyenne tension.

 Question 7 : Notre paysage, notre cadre de vie comme le dynamisme d’une partie de la vallée du Loir contribuent au tourisme et à l’accueil de nouveaux résidents.

 Question 8 : Les projets doivent s’étudier au cas par cas, de leur pertinence énergétique et sanitaire en premier lieu bien sur, puis des contraintes sur les paysages en terme d’intérêt collectif ensuite. Chaque projet étant différent, mon propos rejoint la réponse 4.

 Question 9 : Je pense profondément que l’action politique ne doit pas s’arrêter un an avant chaque élection. Tout d’abord parce qu’au regard du nombre d’élections dans notre pays, nous ne ferions plus rien que d’attendre entre deux et je pense que les citoyens ne nous élisent pas pour cela. En second lieu, ces projets répondent à des enquêtes publiques, ces moments sont le temps d’expression de notre démocratie et chaque citoyen peut alors prendre sa part de responsabilité dans ces processus.

 Question 10 : Les Verts ne pensent pas et n’ont jamais proposer de substituer l’énergie nucléaire à une autre énergie. Nous considérons que c’est un panier d’énergies renouvelables diverses et différentes suivant les opportunités des sites qui doit être mise en oeuvre. C’est seulement ainsi que nous pourrons nous passer à terme de cette énergie nucléaire non renouvelable, coûteuse, polluante et dangereuse qu’est le nucléaire. Traiter le problème, sans idéologie mal placée, au regard des perceptions mais aussi de la réalité scientifique et d’une projection du futur sont les enjeux d’aujourd’hui.

Si une solution existait pour rendre le nucléaire sûr, non polluant et non-dangereux, les Verts seraient les premiers à créditer celle-ci, hélas la réalité est tout autre. De la même manière la raréfaction du pétrole dont sont issue plus de 200 000 produits et que l’on continu a flamber partout parce que nous n’avons pratiquement aucune politique énergétique dans notre pays n’est plus le fait de notre imagination mais une triste réalité. Il est fondamentale de préparer notre société à ces transformation pour nous permettre ainsi qu’à nos enfant de vivre encore dans 30 ou 40 dans le grand confort que nous connaissons aujourd’hui.

Notre territoire, notre région, notre pays et notre planète valent bien cette prise de conscience.

Votre courrier appelle de nombreuses autres propositions et le temps me manque pour les énumérer toutes ici au regard de la trop faible période de campagne. Nous avons des moyens très limités et vous comprendrez, j’espère la limitation de mes réponses. Je vous engage à venir me rencontrer lors d’une de mes réunions, nous pourrons alors davantage développer le sujet important dont vous parlez.

Je vous prie, Monsieur Jacques Gérard, de recevoir mes meilleures salutations.

Florent Grospart, Candidat aux législatives 2007.

Questions de l’association Horizons Vendômois :