Les arguments scientifiques confirment l’angoisse de nombreux parents face à l’avenir de leurs descendants. Les réserves mondiales de pétrole s’épuisent ; la demande dépassant l’offre, les prix vont devenir inaccessibles au citoyen moyen, c’est la loi en économie de marché. Imagine-t-on notre vie sans pétrole ? Sauf pour les transports, les énergies de substitution sont connues mais pas assez rentables ! Les sous-produits pétroliers, à partir desquels sont fabriqués mille objets de notre quotidien, vont-ils trouver des matières de remplacement ?
Cette sombre perspective ne nous empêche pas de gaspiller et de trop peu économiser et recycler, comme si les sources d’énergie fossile et les matière premières minérales étaient inépuisables. La surconsommation occasionne un réchauffement des climats, une fonte des glaces, une élévation du niveau des océans, des typhons et cyclones sans cesse plus dévastateurs. Parallèlement, la destruction des forêts primaires pour créer des pâturages à bœufs et des cultures de soja transgénique accélère la désertification et provoque des famines dans les pays les plus pauvres, comme au Darfour.
Alternant avec ces visions cauchemardesque, les médias nous présentent des scènes de luxe outrageant et de dilapidations criminelles. Un des récents exemples fut, le 25 octobre à la télévision, le championnat mondial des plus gros mangeurs de hot-dogs à Houston (Texas), gagné par le champion japonais, devant une foule émerveillée, composée pour un tiers d’obèses. Aux U.S.A. d’autres concours récompensent les goinfreurs d’œufs durs et de mayonnaise. En France, nous n’avons pas de leçons à donner, avec nos « mangeurs d’andouille et de boudin ». Beaucoup de croyants, de diverses religions, considèrent les cataclysmes comme la sanction de Dieu à l’encontre des humains, égoïstement occupés à abuser des bienfaits de la nature au lieu de secourir les affamés du Tiers-monde. Les incroyants et les scientifiques attribuent les calamités dites « naturelles » principalement aux hommes dont les activités désordonnées sont avant tout guidées par le profit.
Si nous ne changeons pas rapidement nos comportements, nous nous préparons des lendemains qui déchantent, et, à terme, notre belle planète bleue peut devenir un astre mort. Il est toujours permis d’espérer que la sagesse l’emportera. Quelle infime poussière peuvent représenter nos mesquines disputes et nos ambitions personnelles face à ces problèmes dont la dénonciation et les remèdes constituent la principale raison d’être des Verts.
Pierre Thomas.